Premiers pas

L’eau prend toujours la forme du vase

Après une arrivée et un passage obligé à Tokyo, le premier matin au Pays du Soleil Levant est consacré au transport jusqu’à Kyoto (à bord de l’inévitable Shinkansen – le “Bullet Train”) et à l’installation à l’hôtel, pour 24H d’acclimatation et de tampon.

Entendons-nous sur une chose : l’arrivée à Kathmandu ou à New Dehli est autrement plus difficile sur un plan “émotionnel” et bien plus violent pour le profane peu coutumier de l’Asie et du désordre.

La rivière Kamogawa, artère naturelle et lieu privilégié de la jeunesse Kyotoïte

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Pourtant, le Japon impose immédiatement une barrière culturelle et linguistique ; Même à l’aéroport international Narita, l’anglais parlé est une denrée rare. Toutefois, il faut souligner que des efforts conséquents ont été fournis par le pays, et cela se sent. Il est possible de converser en anglais un peu partout dans Tokyo et Kyoto, et de très nombreux panneaux d’indication et d’information au visiteur sont traduits en japonais et en anglais.

Néanmoins, la barrière ressentie est bien présente. Je suis un peu déboussolé de me retrouver lâché seul en pleine ville de Kyoto, après avoir encaissé l’avion, le train, l’orientation à Tokyo, et à nouveau le train pour Kyoto.

Flâneries urbaines, et ombrelle pare-soleil.

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Je décide de prendre tout mon temps pour gagner l’hôtel, histoire de visiter un peu, de flâner, entre la gare et mon établissement situé 4km plus au Nord de la ville.

Le sac pèse son poids, mais à ça je suis au moins rôdé.

Un premier temple, de jolies ruelles, des commerces colorés, un marché gigantesque, et me voici déjà à destination. J’aurais volontairement omis de mentionner la chaleur : écrasante.

Un job à touristes, une évocation du passé, et une torture par forte chaleur.

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Après cet après midi promenade, je me sens déjà bien mieux. Le sas de décompression que m’a offert la balade me permet de prendre doucement mes marques.

Arrivé à l’hôtel, je prends enfin du temps pour moi, pour me reposer, pour récupérer. Puis, irrésistiblement attiré par la ville, je sors me restaurer et continuer à arpenter les rues, sans but particulier sinon de découvrir et m’émerveiller.

Calmes ruelles, un soir d’été à Kyoto

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Un recoin de Ninzaka, ruelle étroite, historique et – accessoirement – très touristique.

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Maïko et Okasan, trop souvent dérangées par le flot ahurissant des voyageurs étrangers

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L’estomac et les yeux satisfaits, il est temps de regagner mes pénates, et de dormir un peu. Le lendemain sera consacré exclusivement à ce programme : découvertes, activité pédestre et visites en tout genre.

Le héron de ces dames

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Night shift

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Ici aussi, vous n’y échapperez pas

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Je profite du beau temps, malgré les températures supérieures à 32 degrés dès le matin 10h. Il faut se lever tôt pour optimiser ; ici le jour se lève rapidement, dès 5h, et la nuit tombe assez vite également. Au vu des chaleurs annoncées pour tout mon séjour, ce sera d’ailleurs la règle : être rapidement dehors pour apprécier un peu de fraîcheur.

Demain, je serais à nouveau dans les transports… pour gagner le départ de mon trek !

Kawai !

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Beauté d’un soir

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Non, ce n’est pas le Canada.

Kumano Kodo me voilà

De Kyoto au départ de la Route Impériale

Levé de bonne heure à mon hôtel de Kyoto, je marche d’un pas pressé vers la gigantesque et ultra moderne gare ferroviaire de la ville.

Comme ressenti lors de mon arrivée, il est extrêmement aisé de s’orienter, même au milieu de ce géant de verre et de béton. Il suffit littéralement de suivre les indications au sol et au dessus de la tête, tout est indiqué. Une fois le billet en poche, c’est encore plus simple : on fait juste coïncider les informations du billet avec les panneaux qui jalonnent le parcours et l’accès au quai.

Ici, tout est ordonné, indiqué, expliqué… C’en est presque maladif ! Pas vraiment de place à l’approximation et au hasard, et dur de se perdre. Au pire, vous prenez un air égaré, et quelqu’un viendra nécessairement à votre rencontre, vous expliquer et vous prendre par la main pour vous emmener à bon port !

Pour les connaisseurs, on est loin du foutoir de Charles De Gaulle Aéroport ou de la Gare du Nord, par exemple, et à des années lumières du comportement de nos bons compatriotes français (et de beaucoup d’autres nationalités, c’est certain).

Au revoir Kyoto, et à bientôt.

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09h00, le train est arrêté devant mes pieds, pile devant la porte de mon wagon. 09h01 je suis installé, 09h03 le train est parti. C’est ainsi, et c’est parfait à mon goût ! Tant pis pour les retardataires et les têtes en l’air. Tout est plus simple, je trouve.

04h30 de réseau ferroviaire confortable, un changement de gare, un train côtier magnifique (à fortiori, il fait beau aujourd’hui) et de la lecture intéressante sur le siège devant moi : que faire en cas de Tsunami, et quelle est la procédure d’évacuation. Sympa, ça rassure pour 4H le long de la côte !

Arrivé à bon port à Kii Kastuura, il fait encore extrêmement chaud. Je pensais naïvement qu’être à la pointe Sud de la préfecture de Wakayama, en bord de mer et au pied des montagnes, me ferait perdre quelques degrés et m’apporterait un peu de vent ; Que nenni.

Bassin de purification. Le rituel est simple et logique, et obligatoire.

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Je traverse le village jusqu’à gagner la route des montagnes, que je longe sur quelques kilomètres avant d’arriver à mon premier hébergement : “Albergue Kodo guest house” charmante, collective, tenue par Taji et sa famille.

Je suis accueilli par un compatriote Français, qui travaille pour le moment ici, et qui est venu … en Clio ! Depuis la France !

On échange sur le Japon, sur les voyages, sur les rencontres ; Un excellent moment, qui se conclut par une montée véhiculée jusqu’aux chutes de Nachi, lieu emblématique du Kumano Kodo, et, usuellement, point d’arrivée des pèlerins et des randonneurs.

D’ailleurs, c’est quoi, ce Kumano Kodo ?

Pour faire simple, il s’agit d’un réseau de sentiers de pèlerinage millénaires qui strient la préfecture de Wakayama, au Sud de Kyoto. 4 sentiers majeurs, l’un côtier et les trois autres montagneux, viennent à la rencontre des trois grands sanctuaires sacrés de la région. Le pèlerinage consiste à marcher jusqu’à ces sanctuaires, et se trouve réalisé depuis le 10ème siècle par toutes les classes sociales du Japon (et même plusieurs Empereurs).
Depuis 2004, les sites et chemins sont classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Nous voici donc, seuls, stationnés sur ce parking immensément fréquenté en journée. Le soleil décline, et je suis devant l’un des spectacles les plus saisissant de ma petite expérience de voyageur.

Après avoir pris de la hauteur au milieu des temples du Seiganto-Ji, nous voilà avec la vision de cette sublime pagode rouge au premier plan, et de la grande chute d’eau en fond (sonore et visuel). Les collines boisées qui surplombent la scène baignent encore, provisoirement, dans l’or de l’astre qui s’éteint lentement.

Une vue saisissante de la pagode et de la chute d’eau. Spectacle inoubliable !

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On comprend rapidement le choc et la symbolique de cette vision pour les pèlerins qui achèvent leur voyage spirituel en ce lieu. L’atmosphère est emplie d’une beauté envoûtante, et chargée d’un je-ne-sais-quoi hautement mystique. Alors même que je ne suis pas éduqué au Shintoïsme, l’endroit me fait vibrer intensément.

Ne serait-ce que pour cette image et ce ressenti, le voyage en vaut déjà la peine et restera gravé !

Alors que la nuit approche à pas de velours, nous descendons la route qui nous ramène à la maison. Nous nous octroyons une pause en bord de route, histoire d’aller admirer l’immense escalier de Daimon Zaka (qui signifie “Grand Portail” et se trouve être la porte d’ascension vers les chutes de Nachi depuis la vallée). Devant nous s’étalent des centaines de marches de pierres dans une forêt de cèdres majestueux – pour certains bi-centenaires. L’ambiance est là encore totalement enivrante, même si je n’ai pas la chance de découvrir ce lieu si particulier enveloppé dans la brume ; Quel spectacle ce doit être !

Daimon Zaka, l’escalier vers l’au delà.

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La soirée se déroulera à trois : Taji, mon compatriote et moi-même ; D’ailleurs, j’ai totalement oublié le prénom de mon “frère de pays” … quelle honte !

Je retiens de lui et de cette soirée la bière fraîche, la franche rigolade, et l’échange cordial Franco Japonais. Assurément un très bon moyen d’entamer mon voyage spirituel à venir dans ces montagnes !

Demain, il faudra marcher jusqu’au grand escalier de Daimon Zaka, le gravir pour être à nouveau pétrifié par la beauté du Seiganto-Ji, et poursuivre par une difficile première journée de marche.

Mais pour l’heure, je gagne ma chambre et mon tatami, histoire de défaire le futon et de laisser le corps et l’esprit se reposer encore un peu.

Un souvenir de Kyoto, un peu grand pour être emmené en sac à dos sur les sentiers !

Nakahechi

Sur la route impériale

Je quitte très tôt l’Albergue Kodo Guesthouse ce matin, aux alentours de 05h30, pour arriver au bas de l’escalier de Daimon Zaka en étant encore un peu “frais”. Effectivement, à cette heure ci, la température est aux alentours de 10 degrés, mais le soleil est déjà suffisamment haut pour me priver d’ombre sur mes 5 premiers kilomètres de marche.

Le début de journée est peu passionnant, puisque je marche à grandes enjambées sur le goudron, au travers des villages, jusqu’au départ du sentier. Heureusement, le paysage montagneux qui se dresse devant moi me fait rapidement oublier l’ennui de cette quasi ligne droite.

Au pied de l’escalier de pierre, me voici lancé pour 6 jours de traversée sur ces sentiers millénaires et exceptionnels.

Jour 1 – Koguchi

4km sur route, 1km de montée jusqu’à Nachi Taisha, 17km jusqu’à Koguchi (2km de plus que prévu en raison d’une déviation)

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La chaleur commence à poindre, alors que je gravi Daimon Zaka jusqu’aux chutes d’eau de Nachi Taisha. L’ambiance est bien moins austère qu’en soirée, grâce aux rayons qui transpercent maintenant les cèdres centenaires. D’ailleurs, ces arbres majestueux marquent littéralement le début de la montée : deux cèdres de plus de 800 ans, baptisés “Mari et Femme” se dressent en s’enlacent dans les cieux dès le départ du sentier.

Arrivé au coeur des temples, je prends encore une fois le temps d’admirer la chute d’eau et le cadre incroyable. Je me repose aussi un peu. La chaleur et le dénivelé dès le matin m’ont un peu entamé, et le sac de près de 20kg n’arrange pas les choses.

Architecture spirituelle

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Les trois prochaines heures sont consacrées à remonter la pente de 1000m de dénivelé positif jusqu’à la ligne de crête. Des pierres, de la pente, des marches, et encore des pierres… Épuisant, et violent pour les cuisses.

Une longue descente m’amène à une aire de repos agréable, au fond d’une vallée. Je croise assez peu de randonneurs, quoi qu’un groupe de presque 10 personnes (dont une majorité de “touristes”) se trouve à ce point d’arrêt.

Une bonne montée, depuis le fond de vallée, tout là bas dans le virage de la rivière !

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Particularité japonaise que j’ai déjà appris à apprécier en ville : il y a d’innombrables machines à boissons disséminées partout. Elles fonctionnent à pièces et parfois à billets de 1000 Yen, et délivrent au soiffard tant de l’eau minérale que des bières fraîches. Aussi incroyable que cela puisse paraître, même en pleine montagne, sur ces chemins de pèlerinage, les Japonais ont eu la bonne idée de placer ces machines !

Plus qu’utiles en cas de grande soif, elles ont également un rôle méconnu : en cas de catastrophe (notamment tremblement de terre) des capteurs libèrent l’ensemble du contenu de ces machines pour que les locaux puissent s’approvisionner à proximité de chez eux, en plus des magasins.

Ambiance champêtre

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Pour le moment, je me contente de profiter de ma boisson fraîche pour mon simple confort et pour lutter contre les températures particulièrement hautes en cette fin de matinée.

Une dernière longue montée marque la fin de cette première journée sur les sentiers, avant de basculer sur le petit village de Koguchi, où je rejoins mon hébergement.

Le bilan est sans appel : le terrain, la façon dont sont tracés les sentiers, le dénivelé et le sac vont m’en faire baver pendant les 6 prochains jours. Je voyais ça plus simple, un peu comme mes Vosges d’origine. Mais je me suis clairement planté dans mon appréciation des difficultés.

Offrandes aux Dieux du Col Trop Haut Qui Fait Mal Aux Jambes

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Une leçon essentielle : ne jamais sous estimer ce genre de choses. Cela rend le voyage plus difficile dans ce cas précis, mais peut aussi le rendre dangereux.

Je profite d’une soirée en solitaire et dans un grand calme chez l’habitant. Un dîner de Roi, une douche chaude, et je ne demande pas mon reste. Demain, je vais avoir de sérieuses traces dans les guibolles !

Divinités cachées

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Jour 2 – Yunomine Onsen

Deuxième jour, environ 14km jusqu’à la route, 3km sur la route, et le retour à Yunomine Onsen par la forêt (4km)

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Effectivement, les jambes sont lourdes ce matin. Heureusement, la journée comporte moins de dénivelé, et le terrain est un peu plus facile que la veille.

Il n’empêche que j’avance péniblement, entre chaleur et muscles engourdis.

Il faut reconnaître que, malgré la difficulté des sentiers, leur beauté est inénarrable. Les forêts semblent impénétrables, anciennes et chargées d’énergie ; Les chemins sont entretenus, esthétiques et variés.

De beaux sentiers, un peu pentus quand même.

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La journée se déroule sans encombre, sous la chaleur et le soleil, jusqu’à l’arrivée au sanctuaire principal du Kumano Kodo : Hongu Taisha, niché dans un grand village en fond de vallée.

Juste à côté du sanctuaire, un Tori immense de 44m de hauteur et de 42m de largeur ; Situé sur les berges de la Kumano River, à Oyunohara, il marque l’ancien sanctuaire de Kumano Hongu Taisha avant sa destruction par les inondations en 1889. Il s’agit aussi du plus grand Tori du monde.

Le gigantesque Tori de Oyunohara

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Je fais rapidement le pied du sanctuaire avant de rebrousser chemin et de traverser dans l’autre sens le village. De l’autre côté, une montée sèche de 250m de dénivelé sur 1km5 m’attend pour clore la journée de marche.

C’est horriblement raide, dans un terrain infâme mêlant roches et racines ; Presque pas 1 mètre carré pour poser correctement le pied sur tout ce foutu chemin. Et dire que demain, la journée commencera par la même chose, dans l’autre sens !

Le joli et très facile (sic !) sentier pour Yunomine Onsen

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L’arrivée se fera à Yunomine Onsen, la plus vieille source chaude du Japon (plus de 1800 ans, quand même). Traditionnellement, on y fait cuire des oeufs dans un petit bassin au centre du village… dans une eau naturellement à plus de 90 degrés Celsius.

La même eau à la même température coule dans mon bassin de pierre à l’intérieur de la Guest House… imaginez essayer de tremper ne serait-ce que vos doigts (de main ou de pieds) dans une friteuse d’huile bouillante : vous aurez une idée de la température du bassin.

Après 10 minutes à combler le bassin à l’eau froide depuis un tuyau, je peux à peine rester quelques dizaines de secondes par bain, avant de sortir à la limite de la brûlure.

Le vase à moitié plein d’un vase à moitié plein

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En revanche, la légende dit vrai quant à la qualité de ces eaux ; En quelques minutes, votre corps absorbe une quantité folle de minéraux, et vos muscles se délient agréablement.

Ressourcé et nourri (comme un Roi, à nouveau) me voilà parti au pays des songes.

Demain débutera le gros morceau : après l’entremets de 2 jours sur cette “Route Impériale” il me faudra savourer le plat principal en 4 jours sur la “Route des Montagnes”. Du dénivelé et des kilomètres en perspective !

Bon appétit !

Kohechi

Le chemin des Montagnes

Créée aux 13è et 14è Siècles, la portion “Kohechi” du Kumano Kodo s’étire sur un axe Nord / Sud sur un peu plus de 65km, et relie la ville sacrée de Koyasan au sanctuaire non moins sacré de Hongu-Taisha.

Jour 3 – Totsukawa Onsen

3km pour rejoindre Hongu Taisha, 1km pour traverser ville et sanctuaire, 15km de randonnée bien raide, et 7km de route pour conclure. Dure journée.

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Ce matin, je rejoins le sanctuaire par le chemin inverse de la journée d’hier. Toujours cette montée raide, et toujours cette descente brise jambes. Avec une jolie rencontre sur le sentier de départ : un petit spécimen de Mamushi, un serpent apparenté à la vipère, très venimeux. Heureusement pour moi, il ne m’aime pas trop – et réciproquement – et préfère s’en aller glisser vers d’autres cieux.

Le temple sacré de Hongu Taisha

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Le sublime bassin de purification attenant

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De retour au sanctuaire de Hongu Taisha, j’en fais cette fois ci l’ascension et le tour du propriétaire. On y sent toute la puissance religieuse et la symbolique, à chaque marche, chaque temple, chaque sculpture. Tout est dévolu à la dévotion, sans grandiloquence exacerbée.

Pas de photo de la cour intérieure du temple principal, soit, je l’accepte ; inutile de faire comme une foultitude de touristes au Japon et de vouloir à tout prix dérober une image (souvent toute pourrie, évidemment) caché dans un coin sombre… Pour quelle gloire ?

L’un des temples de l’ensemble de Hongu Taisha

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De l’autre côté de cette même cour, la partie “intérieure” du temple est interdite et fermée. Personne, en dehors des moines, n’y entre.

Après ce détour culturel, je poursuis mon ascension physique et spirituelle vers les montagnes de la péninsule de Kii.

Penser à lever les yeux !

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Ecrin de verdure

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Aujourd’hui et demain, le terrain et le dénivelé vont me mettre sérieusement à l’épreuve ; D’autant qu’il fait encore entre 30 et 32 degrés, peu importe l’altitude que je gagne, et que bien souvent, il n’y a pas trace du moindre courant d’air rafraîchissant.

Qu’importe, je compte sur mes fidèles distributeurs de boissons fraîches disséminées de ci de là pour me remonter le moral au fil des heures de marche !

Sur les hauteurs de Hongu Taisha, on reconnaît bien le Tori géant d’Oyunohara

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L’échauffement est terminé vers le 9ème kilomètre, après deux courtes et raides montées ; Cachez les enfants, enfermez les vieillards… en 4.5km, près de 1100m de dénivelé positif. Des escaliers, des pierres, des racines, des pentes parfois suffisamment raides pour devoir poser les mains pour s’aider.

Repas frugal

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Et une descente usante, du même acabit et d’un dénivelé quasi identique.

Arrivé dans la vallée, après une journée de 20km et 1400m de dénivelé positif, je longe la route pour me rendre, 7km plus loin, à la Tabanakan guest house de Totsukawa Onsen. Un grand et joli établissement, dans lequel j’ai réservé deux nuits. La journée du lendemain étant consacrée au repos.

Vallée de pêcheurs

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Jour 4 – Repos du Guerrier

Hasard du calendrier, le seul jour où je ne serais pas sur les sentiers, sera le seul jour de pluie du voyage. Onsen, repos et repas seront au programme, pas plus, pas moins.

Après la pluie, il sera temps de se remettre en marche

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Jour 5 – Totsukawa

Environ 13km et encore de belles pentes toute la journée.

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Ce matin, je suis particulièrement heureux d’avoir pu échanger avec mon hôte, à l’aide de quelques bribes de langue japonaise et de beaucoup de sourires. J’ai découvert qu’un bus reliait le village où je suis et le départ du sentier ; 14km de route en préambule de ma journée, je m’en passe bien volontiers !

Seul à bord du petit bus, je laisse mes pensées vagabonder. La quiétude des lieux, la simplicité des choses et le déroulé de cette marche me font un bien fou.

Restes de la pluie d’hier, au coeur du bamboo

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Dans la raide montée, un instant de consolation tout en contemplation.

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Lâché au départ de la montée, la pluie de la veille a rapidement laissé place à une humidité importante, qui décroît aussi rapidement que le soleil monte dans le ciel. Une nouvelle journée de chaleur m’attend, sur un parcours aussi difficile que la veille.

La montée se passe plutôt bien, les jambes sont revenues, l’ambiance est agréable. Au col, aujourd’hui, le temps se gâte un peu et le vent se lève ; Il en fait presque froid !

33 représentations de la déesse Kannon sont disséminées sur le parcours. La troisième se trouve…au bas de la grosse montée.

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Offrandes à la pierre

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Je descend assez aisément jusqu’en fond de vallée, où je traverse un vieux pont de ferraille au charme certain. La route étant fermée dans la direction qui me semble être celle du village de Totsukawa, et de la Minshuku Yamamoto, ma résidence pour la nuit à venir.

Complètement gazé par la journée de marche, j’en viens à aller explorer la route dans la direction opposée, pour repérer le départ du lendemain et voir un peu plus en aval cette jolie vallée.

Un pont trop loin

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Puis à rebrousser chemin, et à suivre le lit de la rivière Kanno Gawa jusqu’au village situé 2.5km plus en amont.

Une soirée intéressante, à discuter avec un Australien qui fait le chemin inverse. A l’évocation du profil des deux journées qui l’attendent, il me dira qu’il compte arrêter la marche à l’étape de ce soir, et regagner Hongu Taisha en bus demain.

La nature reprend le dessus

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Jardins enchantés

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La veille, deux américains en goguette ont également laissé tomber l’idée de poursuivre leur chemin, en raison du dénivelé du premier jour décrit dans cet article (mon 3ème jour de marche). Finalement, je ne suis pas surpris ; C’est un chemin très exigeant, encore plus sous la chaleur.

Endormis paisiblement, je sais qu’il ne me reste plus que deux journées de marche devant moi avant de gagner Koya San, la ville-sanctuaire.

Arpenteur des hauteurs

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Jour 6 – Omata

17km et une montée très difficile pour le corps et l’esprit.

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La dernière étape avec un dénivelé positif assez élevé ; Néanmoins, le profil altimétrique est encore une fois trompeur. La forme générale laissé paraître une marche calme et paresseuse dans la montée continue, mais la réalité du terrain – une fois encore – m’apprendra qu’il ne fallait pas mésestimer les difficultés.

Dès la moitié de la montée, mes jambes sont cuites. Plus d’énergie, plus d’envie, pas de force et une récupération compliquée, même avec de gros temps de repos. Cela ne m’empêche pas d’en profiter et d’apprécier le paysage. Après tout, je suis dans les dernières encablures de ce trekking qui me faisait tellement envie, alors c’est certain, je profite de chaque pas, même quand le corps ne veut plus avancer.

Au milieu coule une rivière

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Un billard reposant pour les pieds

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Juste avant d’arriver au col, le sentier rétrécit comme peau de chagrin. Un joli passage, assez exposé vu la pente très forte au dessous des pieds. Il ne faut pas s’en coller une ici : même si c’est bien balisé et même protégé, un mauvais coup du sort entraînerait irrémédiablement de graves conséquences. Il suffit d’être attentif, d’autant que lors de mon passage, il fait beau et sec.

Et finalement, une nouvelle pancarte de déviation. Plutôt que de finir en pente douce, je dois monter la ligne de crête extra raide, en hors piste. Cela me permet au moins de bifurquer jusqu’au joli point de vue du Obako Dake peak pour une pause ventée.

Marche et marches

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Villages d’en bas, cimes d’en haut

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La descente dans la vallée de Omata se passe sans encombre ; Quelques 2km sur la route, et me voici arrivé à la Minshuku Kawarabiso. Un fameux établissement de pêche dans la vallée. Autant dire que le poisson ce soir sera extra frais !

D’ailleurs, qu’est ce qu’une “Minshuku” ?

On pourrait dire qu’il s’agit d’un croisement entre auberge de jeunesse et maison d’hôtes, dans cette veine. Il s’agit d’hébergement de petite capacité, chez l’habitant, où le gîte et le couvert sont disponibles. Un moyen humain et convivial de vivre ce très joli trek !

Vertes contrées et beaux sentiers

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Pierre de marquage des distances, plusieurs fois centenaires

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Nous sommes au Japon, et forcément, il y a des spécificités. Il y a déjà un immense sens de l’accueil, une gentillesse et une disponibilité débordante, et des repas fantastiques à base d’ingrédients frais et locaux. Mais aussi un système de réservation communautaire.

Il faut passer par la ville de Tanabe et un organisme entièrement dédié au Kumano Kodo pour y réserver nuitée, bus, transport de bagages et autres joyeusetés. Tout est centralisé, simple, clair, et tout se fait par des échanges cordiaux de mails avec le personnel de l’office de tourisme.

Et ce soir, dans ma Minshuku, je suis encore une fois absolument seul ; Du calme, un délicieux repas, et de bonnes rigolades devant la Tv japonaise en compagnie de mon hôte, tel sera le programme de ma soirée.

Offrandes à la nature

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Jour 7 – Koyasan

Et une dernière étape de 17km, un peu trop souvent sur route, mais agréable tout de même !

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Grâce au raccourci que m’a indiqué l’hôte, et malgré les indications d’interdiction et de fermeture sur les plans à jour de l’office de tourisme de Tanabe, je peux remonter un petit chemin qui me mène plus directement au sentier principal.

Cela m’évite de reprendre la route en contresens, et de remonter depuis le fond de la vallée sur une première section très raide de sentier.

Au revoir belles montagnes

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Paisibles chemins

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Effectivement, en remontant par mon chemin secret, je me rend compte des raisons de l’interdiction du segment sous lequel je suis passé : un immense éboulement a emporté toute la face de la montagne et la route attenante !

Une bonne distance sur route m’attend aujourd’hui. Presque toute la balade ! Et au milieu des ours. Oui, après les deux serpents venimeux Mamushi, le champ rempli de frelons gros comme des pouces, voici venir le temps des ours.

De pierre et de fougère

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Pèlerinage en phase descendante

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Contrairement aux espèces pré citées, je n’ai toutefois pas la chance d’en croiser. Tout juste vais-je croiser des voitures sur la deuxième partie de la route, avant le retour au calme pour mon arrivée à Koyasan. Les derniers kilomètres se font sur de jolis chemins, tout à fait tranquilles, avant de descendre sur la petite ville sanctuaire de Koyasan.

Le temps du “tourisme” est venu, celui de la rando est révolu.

Petit bonheur des grandes chaleurs

De Koyasan à Kyoto

Temples séculaires et urbanisme galopant

L’entrée d’un temple, fort bien entretenue

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Koyasan, dernière étape de ma randonnée au milieu des montagnes de la péninsule de Kii, et ville-sanctuaire composée de 117 temples, et de plusieurs lieux d’intérêt majeurs.

Après ces journées de marche en montagne, je suis pleinement rassasié en terme de contrées sauvages, authentiques, et esthétiques ; Toutefois, Koyasan constitue un excellent point d’arrivée de ma randonnée.

Un stupa plusieurs fois centenaire

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Géographiquement, il me permet de m’arrêter et de passer la nuit au bout du sentier “Kohechi” juste avant de retourner sur Nara et Kyoto. Cela m’évite d’être contraint par le temps pour attraper un train, par exemple, et m’octroie un peu de repos avant de retrouver les chaleurs que je présume être sévères en bas (ici, nous sommes à un peu plus de 1000m d’altitude).

En sus, sa multitude temples et de sites historiques titille ma fibre curieuse et photographique. Ayant lu tour à tour que dormir dans ces édifices était une jolie expérience, ou que c’était “un énième truc de touriste” je tiens quand même à en faire le test.

Le long chemin vers la maison

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Les pierres elles-mêmes ne laissent pas de marbre

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C’est donc au coeur du temple Nanin que je pose mes valises, avant d’explorer un peu la ville, jusqu’à son coeur spirituel : le cimetière de l’Okuno-In et ses plus de 200 000 tombes. Sous les cryptomérias anciens, les demeures de samouraïs, notables, religieux et parfais inconnus s’entremêlent au sein de cette “ville dans la ville”.

Au coeur de ce lieu sans commune mesure se trouve le repos éternel de Kobo Daishi, fondateur de l’école bouddhiste Shingon, et sur les traces duquel j’ai un peu marché durant la semaine écoulée. C’est de lui que sont nées les constructions du Mont Koya, en l’an 836.

Ce bonnet rouge n’est pas Breton

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Religion budgétaire

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Juste à côté se trouve le temple des lanternes, où deux flammes sont réputées brûler depuis plus d’un millénaire sans jamais s’être éteintes. Légende ou non, le lieu est vénéré. La tombe de Kobo Daishi l’est plus encore, avec une interdiction formelle de la photographier, même aux abords lointains.

Je ne verrai malheureusement pas ces endroits, par manque de temps.

Me voici donc à arpenter de nuit le cimetière, mais dès 20h, je dois rentrer au temple qui ferme ses portes. Frustrant, tant l’ambiance nocturne de ce lieu me donne envie d’y passer des heures à en visiter chaque allée !

Okuno-In et ses centaines de milliers de sépultures

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J’avale le chemin du retour et ses presque 4 kilomètres en un peu plus de 22 minutes, en marchant “vite” et j’arrive aux portes du temple à 19h58 précise ; le moine qui s’affaire à préparer la grande fermeture esquisse un sourire à ma vue, me salue, et referme derrière moi. Un peu plus, et j’étais bon pour une nuit au cimetière ou je ne sais où.

Le lendemain matin, je m’octroie une seconde balade en ville et à l’Okuno In, assez courte, avant de revenir manger au temple, et d’empaqueter mon sac. Je décide de ne pas prendre de bus, et de rejoindre le bas de la montagne et son funiculaire par un chemin que je peine un peu à localiser.

Dans la descente vers le funiculaire de Koyasan

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1h30 plus tard, me voici à bord du funiculaire, et c’est parti pour un transport jusqu’à Nara, la ville célèbre pour ses daims en liberté.

Je me dit que Koyasan vaut largement la peine de s’y arrêter, à condition de placer la visite à l’issue d’une jolie promenade spirituelle, et pas comme destination principale.

L’armée rouge

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Je n’ai pas eu l’impression, en restant dans un temple pour la nuit, de différer des hordes de touristes qui colonisent en journée la ville-sanctuaire. J’ai eu l’impression, sans doute normale, d’un contact froid et distant avec les moines, et de faire office de belle manne financière dans mon hébergement atypique.

Pourtant, je crois aussi qu’à terminer ma balade là bas, je referais probablement la même expérience. En voyant au delà des apparences, en ne cherchant pas à se comparer à un aventurier, à vouloir ressembler au premier occidental qui a le privilège d’être accueilli en Terre Sainte, il y a toujours matière à passer un bon moment ; à vivre une expérience singulière.

Bienvenue à Nara

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Divinités domestiquées

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Arrivé à Nara, revoici la routine habituelle du visiteur des villes : se rendre à l’hôtel, poser ses affaires, faire un tour en ville. Il est assez tôt, j’ai du temps, et la météo est bonne malgré cette chaleur harassante qui revient m’enquiquiner.

Rapidement, je suis plutôt content de ne rester qu’une demi journée et un peu la matinée du lendemain. D’une part, il fait vraiment très chaud, ça, maintenant, vous avez compris. Même à l’ombre, c’est très compliqué avec plus de 32 degrés en permanence. Mais aussi, je n’éprouve que peu d’attrait pour la ville.

L’art de magnifier les jardins est toujours surprenant

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Recoins secrets

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Si quelques sites méritent un détour, notamment la colline qui surplombe Nara (et que je ne ferais pas, là encore par manque de temps) et le parc (non pas pour ses daims ultra domestiqués, mais pour la jolie ambiance verte que cela donne à la ville), je n’accroche pas vraiment à ma visite. Je n’ai pas très envie d’y passer du temps, c’est ainsi.

Il est probable, étant donné mon caractère, que revenir en ville après 7 jours en montagne me déplaise fortement.

L’ancien palais impérial de Nara

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Néanmoins, j’apprécie de me promener en toute quiétude dans le grand parc – véritable poumon de la ville – et aux alentours. Je prend le temps de faire quelques images des daims, icônes de Nara.

Ces animaux sont censés être les véhicules de déïtés ; ils sont donc en surpopulation, et régissent le code de la route par leurs traversées intempestives. Ils sont nourris à la main par tous les touristes du monde, qui prennent la pose à côté, fiers-à-bras. Je n’exclue pas, volontairement, les japonais de la cohorte de “touristes” car ils se comportent exactement de la même manière, et depuis fort longtemps.

Daim caramel

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Au final, ce spectacle me dégoûte. Certes, ces animaux ont une liberté physique et la possibilité de vivre parmi les hommes ; Mais en contrepartie, leur liberté se paye à la faveur de la main qui les nourris, dépendants et faibles, domestiqués. Est-ce là la place de divinités ? N’est-ce pas là un énième “paraître” et de belles histoires contées qui n’ont rien à voir avec la condition réelle de ces bêtes ?

Pour faire un parallèle hasardeux, c’est un peu comme la supposée vénération des vaches en Inde ; Regardez bien à quel point elles sont sacrées et bien traitées dans les rues de Dehli… (un indice, c’est une boutade).

Des animaux légendaires bien moins « apprivoisés »

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Dans beaucoup de pays dont on vante (nous, occidentaux) le traitement réservé aux animaux, regardez les chiens prendre des coups de pieds, les chats être noyés ou jetés aux ordures, et tous les autres animaux laissés à mourir comme des parasites, aussi bien nourris que si ils étaient habitants d’un pays d’Afrique en pleine famine.

Nara, et ses prétendus Dieux-Daims, ne fait pas exception. De beaux animaux, laissés à la merci des hommes et de leur bêtises pour un selfie “Instagram” et des photos posées-truquées sur-vendues par les agences de voyage très “In”.

Pagode arboisée

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Si vous n’aimez pas lire quand je râle, profitez des images ! Sachez tout de même que ce n’est pas terminé, puisque maintenant que je quitte Nara, me voilà en route pour Kyoto, carte postale du Japon touristique.

Quatre jours pleins que je souhaitais utiliser comme tampon si ma randonnée se passait mal au niveau du timing ou d’ennuis de santé/transports par exemple. Quatre jours dédiés à visiter et photographier une bonne partie des sites historiques et “en vogue” de l’ancienne capitale impériale.

L’envers de Ponto Cho, sur la rivière Kamo Gawa

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Peu de mots à mettre sur ces quatre journées, si ce n’est pour décrire la beauté des lieux, et le contraste saisissant entre – disons – l’intérieur d’un temple, et la rue juste à côté. Ce mélange d’ancien et de moderne, tantôt bien intégré, tantôt surfait.

Car oui, le contraste incroyable de Kyoto est de proposer des lieux qui semblent millénaires, au milieu d’une ville polluée par les véhicules et les trop nombreux visiteurs et aux accents modernes (tours, gare ultra design, buildings de verre).

Moine sur Moine au milieu des moines

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Jardin de prières

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La ville réserve de jolies promenades, mais il faut absolument sortir très tôt le matin ; disons 03h du matin pour aller à pieds à la fameuse Bambouseraie d’Arashiyama – pas inoubliable du tout au passage – pour y voir le jour se lever et espérer une photo sans personne dessus. Pour n’y trouver personne sur l’un ou l’autre des tronçons, bon courage ! En particulier au vu du nombre de photos sur internet qui vantent le lieu.

Ce n’est pas laid, au contraire, mais c’est sur-fait, sur-vendu, comme (à mon sens) beaucoup d’autres lieux à Kyoto.

L’instagramement célèbre forêt de bambous d’Arashiyama

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Parlons des Tori vermillons qui se dressent par dizaines de milliers à Fushimi Inari Taisha, au Sud-Est de la ville. Levé un beau matin, 1h30 de chemin plus tard histoire d’être à “l’ouverture” peu avant 09h, je suis littéralement coincé dans un bouchon pédestre dès le début de la montée (qui dure plusieurs kilomètres). Un périph Parisien à 17h, jour de rentrée scolaire, avec travaux et grève générale des transports en commun… La même. A vomir.

Dépité, je rentre ; 1h30 sous un cagnard épouvantable qui me laissera déshydraté et nauséeux. Je me jure de ne pas y retourner, de ne pas refaire 3h de marche en ville “juste” pour des photos, mais dans le même temps, je me dis que ce lieu doit être beau sans personne. Toutefois, je lis rapidement sur internet que dès 06h30 l’invasion de l’homo-touristicus commence, et dure jusqu’à la nuit tombée.

Fushimi Inari, version nocturne

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N’écoutant que mon courage (et un peu internet quand même) je referais la visite de nuit, entre 21 heures et minuit. Quel bonheur ! Le pied de trouver une ville assagie, des lumières de néon sur de belles façades, peu de circulation, des bruits imperceptibles de jour.

Et sur place, Fushimi Inari Taisha est plongée dans une douce torpeur, vidée de ses masses de bipèdes photographes (vu les milliers de personnes qui attendent leur tour pour une photo tout le long, je me demande bien le pourquoi de la chose d’ailleurs). L’ambiance est feutrée, calme. Nous ne sommes peut être qu’une dizaine à errer sur le site, sur les quelques kilomètres de montée de ce sanctuaire.

Fantomes et Tori

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Une autre façon de voir ce site hyper touristique

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La lumière qui traverse les portes rend le chemin de descente magique, irréel. En voilà, une bonne raison de visiter cet endroit ! Si quelqu’un tombe un jour sur mes images, voir sur mes quelques mots, j’espère qu’il aura la présence d’esprit d’en faire l’expérience ! Incomparable avec l’absurdité qu’est la visite de ce site en journée.

C’est d’ailleurs la même rengaine sur chaque site dit “incontournable” tels que ceux des pavillons d’Or et d’Argent, le Kyomizu Dera, Gion en général, les ruelles, et tous les points photo devenus beaucoup trop populaires par le biais des réseaux sociaux.

Soyons Zen

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Restons Zen

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Fleur de Zen

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L’affluence touristique (et sans pour autant être en haute saison – je ne me l’imagine pas d’ailleurs) et le comportement général des visiteurs (Chinois, Américains, et Français en tête de gondole des plus idiots de tous) m’a littéralement dégoûté de Kyoto. Si je dois y retourner seul, je ferais peut être deux journées, histoire de profiter un peu – mais pas trop ! A deux, peut être une journée de plus, le temps de voir quelques jolies perles et d’en découvrir de nouvelles.

Car, oui, résolument, à côté des classiques d’instagram, il y a encore bien des choses belles et intéressantes à voir ! Des promenades agréables le long de la Kamogawa, Fushimi by night, Ponto Cho ou Gion très tard également, et quelques incontournables vus et à voir.

Une facette plus calme de Kyoto

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Nécessairement, je reviendrais au Japon voir et faire certaines choses. Je retournerais à Kyoto, en quelle saison et quelle année, ça je ne sais pas.

Plus attiré par l’ancien que le moderne, par les villages que par les villes, je suis certain d’y retrouver d’autres chemins de randonnée tous plus beaux et mystiques les uns que les autres.

… Et pour finir cette belle aventure sur une jolie note, une fournée d’images des derniers jours à Kyoto, sous un jour moins “surpeuplé” !

Recoins reculés

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Jardins féériques

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Chemin de la philosophie

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Retour 1000 ans dans le passé

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Temple du Jazz

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Qui prie, et qui demande

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Cérémonie du Thé

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Kamo gawa et Ponto Cho, by night

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Pavillon d’Argent

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Cycle de la vie

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La fin du Voyage